Derrière l’enthousiasme passager porté par les Jeux Olympiques, la situation économique française en 2024 révèle des fragilités profondes.
Si certains indicateurs affichent encore une légère embellie, l’analyse de fond invite à une prudence renforcée.
Une croissance artificiellement dopée
Au troisième trimestre 2024, la croissance du PIB atteint +0,4 %, portée essentiellement par l’effet exceptionnel des Jeux Olympiques.
Sans cet événement mondial, l’activité économique aurait stagné, confirmant la dynamique atone observée depuis plusieurs mois.
Une production industrielle en berne
La production industrielle enregistre une baisse de 2,2 % entre juillet 2023 et juillet 2024.
Ce recul n’est pas isolé : il s’inscrit dans un ralentissement généralisé de l’économie européenne, sous l’effet conjugué de la crise énergétique, de la montée des taux d’intérêt et des tensions géopolitiques.
Un investissement des entreprises au plus bas
Les chefs d’entreprise témoignent également d’un pessimisme croissant :
- Seuls 43 % des dirigeants de TPE et PME prévoient d’investir en 2024, un niveau historiquement bas depuis 2018.
- Ce repli traduit des anticipations moroses sur la demande intérieure et une frilosité face aux incertitudes internationales.
Un climat des affaires en net repli
L’indice du climat des affaires chute à 96 points en novembre 2024, soit son plus bas niveau depuis la crise sanitaire de 2020.
Ce signal d’alarme indique un affaiblissement de la confiance des acteurs économiques, indispensable moteur de la croissance.
Des déséquilibres budgétaires préoccupants
La situation des finances publiques se dégrade :
- Le déficit public dépasse 6 % du PIB en 2024, bien au-delà des limites fixées par les critères européens.
- La dette publique atteint 3 050 milliards d’euros, soit 111 % du PIB, un des ratios les plus élevés d’Europe.
Ces niveaux interrogent la capacité future de la France à faire face à de nouveaux chocs économiques ou à respecter ses engagements budgétaires.
Quelle voie pour rebondir ?
Face à cette réalité, plusieurs urgences s’imposent :
- Reconstruire la confiance des acteurs économiques par des réformes claires et ambitieuses
- Soutenir l’investissement privé en sécurisant les perspectives fiscales et réglementaires
- Réduire progressivement les déséquilibres budgétaires sans casser la croissance naissante
- Relancer la compétitivité industrielle pour mieux intégrer la France dans les chaînes de valeur européennes et mondiales
Mais au-delà des chiffres, c’est une prise de conscience collective qui devient indispensable : regarder les faits en face, dépasser les logiques partisanes, et avancer unis vers des réformes de fond.