Tout au long de ma carrière, j’ai souvent entendu des recommandations du type : « Ne prends pas telle personne, elle n’est pas au niveau », ou « Elle a trop de défauts pour s’intégrer ». Mais j’ai appris à me méfier des jugements prématurés — et à faire confiance à l’instinct et à l’observation directe.
Ma nature, que certains qualifieraient volontiers de contrariante, m’a régulièrement poussé à accorder une chance à ceux que l’on classait parmi les « profils faibles » ou « non conformes ».
Et dans bien des cas, j’ai été surpris. Agréablement, profondément, durablement.
J’ai compris au fil du temps qu’un collaborateur motivé est, par essence, un collaborateur prometteur. Et lorsque les résultats ne sont pas au rendez-vous, la question n’est pas d’abord de savoir ce qui ne va pas chez lui, mais plutôt ce qui, dans notre accompagnement, doit être repensé.
Je me souviens de Paul (pseudonyme), présenté comme « inadapté », « insuffisant », « non rigoureux ».
Mais Paul avait quelque chose d’invisible aux yeux pressés : une motivation solide, une envie sincère de progresser.
En le prenant sous mon aile, en le guidant pas à pas, en adaptant mes exigences à son rythme d’évolution, j’ai vu se transformer un collaborateur hésitant… en pilier de l’équipe.
Aujourd’hui, Paul exerce avec brio, inspire les autres, et démontre que la confiance offerte peut être le meilleur des catalyseurs.
Je suis convaincu que chaque personne porte en elle la capacité de s’élever, à condition qu’on lui en donne l’espace, la confiance, les clés.
Combien de talents sont restés dans l’ombre simplement parce que personne ne les a regardés avec attention ?
Combien de trajectoires ont été freinées par un jugement trop hâtif, ou une étiquette injuste ?
En classe de 5ᵉ, le directeur de l’établissement où je souhaitais étudier assurait à mes parents que je ne pourrais viser, au mieux, qu’un CAP.
À 18 ans, même mes proches n’auraient pas misé sur moi.
Et pourtant, des rencontres m’ont permis de m’élever, de croire en mes capacités, de dépasser les limites qu’on m’imposait.
J’ai vu de nombreux collaborateurs me dépasser sur certains sujets. Et c’est ma plus grande fierté.
Parce que manager, c’est accompagner, guider, transmettre… jusqu’à ce que l’apprenant dépasse celui qui enseigne.
Il ne s’agit pas de préserver son autorité. Il s’agit de faire éclore des forces nouvelles.
Vous vous reconnaîtrez peut-être en lisant ces lignes.
Sachez que ce fut — et que c’est toujours — un plaisir de vous voir évoluer.
Continuez à croire en vous.
Vous êtes sur la bonne voie.